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Les villes veulent davantage d’énergie solaire, d’électricité hydraulique et de chaleur à distance

5 octobre 2022 – Le débat sur l’énergie et la menace de pénurie préoccupent les villes: l’Union des villes suisses plaide pour un développement rapide et ciblé des énergies renouvelables. Si pour ce faire, il sera indispensable de faire des compromis en matière de protection du paysage, la biodiversité devra néanmoins être préservée. Il y a de toute urgence besoin d’incitatifs clairs pour accélérer l’installation de systèmes photovoltaïques et développer les réseaux urbains de chaleur à distance.

Au terme des intenses débats sur la politique énergétique qui ont eu lieu durant la session d’automne, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) se penchera au début de la semaine prochaine sur l’acte modificateur unique pour un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables. Les villes demandent une mise en œuvre rapide et ciblée de ce texte. La menace de pénurie pour l’hiver prochain souligne combien il est urgent d’agir.

 

À court terme et pour pallier une éventuelle pénurie, l’Union des villes suisses est entre autres d’accord pour que l’on mette en service les centrales électriques de réserve fonctionnant au gaz ou au pétrole. Ceci ne doit toutefois être qu’une mesure d’urgence: il faut conserver les objectifs climatiques et la consigne «zéro émission nette» de CO2 d’ici 2050.

 

Les villes réclament des objectifs ambitieux

Il y a donc besoin d’un développement conséquent et rapide des énergies renouvelables, à savoir de l’hydroélectricité et de l’énergie solaire. L’Union des villes suisses espère que la CEATE-N suivra le Conseil des États et fixera des objectifs ambitieux dans la loi sur l’énergie. Elle propose de spécifier de tels objectifs pour l’hiver, période de forte consommation d’énergie. En outre, les villes plaident pour une nette augmentation et une accélération des installations de systèmes photovoltaïques sur les toits, sachant qu’il est crucial que leur rentabilité soit assurée, avec ou sans consommation propre: pour les toits de grande taille grâce à une prime de marché glissante et pour les petits au moyen d’un tarif d’achat minimum uniforme.

 

Par ailleurs, un grand potentiel d’approvisionnement en énergie respectueuse du climat réside dans les réseaux thermiques. Dans les villes densément bâties, ceux-ci sont en effet souvent la seule alternative aux chauffages fossiles, pour des raisons de place, de bruit ou de protection des monuments. Les villes proposent que la loi sur le CO2 crée un «fonds de roulement» alimenté par la Confédération dont les moyens financiers permettraient aux villes, aux communes et aux autres acteurs de faire progresser le développement des réseaux thermiques et ce faisant la décarbonation des chauffages.

 

Protéger la biodiversité, des compromis en matière de protection du paysage

Afin d’accélérer le processus de transition énergétique, il s’avèrera incontournable de faire des compromis en matière de protection du paysage et donc d’aménagement du territoire. Les projets solaires et éoliens dans les montagnes recèlent un fort potentiel, justement en hiver. Si cela est nécessaire, il sera aussi possible de faire disparaître les interventions dans le paysage qui y auront été effectuées. Sachant cela, la mise en balance des intérêts quant à la sécurité d’approvisionnement en hiver devra intégrer des compromis. Les villes ne sont toutefois pas prêtes à consentir à des compromis en matière de biodiversité: celle-ci doit être protégée, car sa préservation constitue l’un des plus grands défis actuels pour la société et la politique.

Contact
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Anders Stokholm, Président de l’Union des villes suisses et maire de Frauenfeld
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Sami Kanaan, Conseiller administratif de Genève, vice-président de l’Union des villes suisses
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