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Les sujets qui occupent les villes – toxicomanes dans l’espace public

2 octobre 2023 – Le crack gagne du terrain dans les villes suisses. Depuis début 2021, on observe une augmentation du nombre d’usagères et d’usagers, les sources de conflits potentiels se multiplient. Un autre constat, et pas des moindres: la présence de toxicomanes dans les quartiers est un fardeau pour la population. Comment les villes gèrent-elles cette situation? Ces sujets occupent les villes.

L’augmentation au niveau suisse du nombre de personnes qui consomment du crack ainsi que l’expansion du trafic accentuent les problèmes dans un nombre croissant de villes. La facilité d’accès à ces substances et leur faible prix entraînent une hausse de la consommation. La sensation d’euphorie et la dépendance qui s’installent rapidement sont si fortes que les toxicomanes négligent de manger, de boire ou de dormir. Des phénomènes de violence tels que menaces, agressions et violences physiques y sont liés.

 

La présence de toxicomanes notamment dans les quartiers est un fardeau pour la population. À Bâle, Zurich, Coire et Genève, par exemple, ils se retrouvent dans l’espace public. En raison de la hausse des cas de violence, les consommatrices et consommateurs de crack ont été exclus d’un lieu d’accueil genevois durant la journée pour protéger le personnel. Conséquence: les dealers se sont installés aux abords des écoles. À Zurich, la fermeture du centre d’accueil a eu pour effet de voir la scène de la drogue se déployer ailleurs. Près d’un an plus tard, la ville ouvre un lieu provisoire installé dans des conteneurs. Lorsque les toxicomanes sont chassés de leurs lieux habituels, ils migrent vers d’autres sites et se font remarquer plus souvent. (Bieler Tagblatt 13.7.23; NZZ 2.8.23, 22.9.23; Tages-Anzeiger 9.9.23; Zentralplus 13.11.22, 14.7.23)


La question des drogues et de la toxicomanie

Les villes recherchent des solutions aux problèmes mentionnés. La politique des quatre piliers comprend la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression.

 

En ce qui concerne le crack, les moyens thérapeutiques atteignent leurs limites en raison du manque de produits de substitution, contrairement aux traitements avec prescription d’héroïne, par exemple. La nécessité de trouver du personnel médical et des assistantes sociales supplémentaires, une démarche qui demande d’importantes ressources et prend beaucoup de temps, ne fait que de compliquer encore davantage la situation. Dans le cadre des offres visant à réduire les risques, entre autres au sein des lieux d’accueil, le personnel mène des entretiens et accomplit un travail d’information et de sensibilisation. De façon générale, les lieux d’accueil qui disposent de locaux de consommation en ville s’avèrent efficaces pour délester l’espace public. À Genève, la distribution d’eau et de collations a eu un effet positif sur le potentiel de violence, de même que l’installation d’un lieu pour dormir. D’autres offres visant à réduire les risques proposent des possibilités d’hébergement et d’occupation, tout en s’appuyant sur une collaboration entre la police et l’assistance sociale: celles-ci travaillent toutefois séparément et la police intervient uniquement en cas de violence. Lausanne pour sa part a créé une task force antidrogue à visée répressive qui patrouille bien visiblement dans l’espace public. La ville estime qu’il est encore trop tôt pour tirer le bilan de cette mesure. Il semble toutefois que des toxicomanes aient changé de lieux suite à son instauration. (Tages Anzeiger 9.9.23; Bieler Tagblatt 13.7.23; Zentralplus 13.11.22; NZZ 18.9.23, 26.9.23; 24 heures 6.9.23)

 

La question de savoir comment les villes abordent les problèmes liés aux drogues et aux personnes toxicomanes est hautement sensible. La répression et la marginalisation ont pour effet d’autonomiser la scène de la drogue. Les toxicomanies entraînent des dommages autant pour les personnes concernées que pour le cadre sociétal. Les mesures visant à réduire le risque ont pour but de limiter autant que possible les dommages et d’ouvrir la voie vers des traitements thérapeutiques et des démarches de sevrage. À cette fin, il est indispensable de disposer de structures d’aide et de soutien stables qui permettent des approches relevant d’une politique des addictions pragmatique et fondée sur des données probantes. (Saez.ch 16.8.23; Tsüri.ch 20.9.23, NZZ 4.9.23)

 

Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses

Le sujet du crack et de la consommation de stupéfiants préoccupe également les directions de la sécurité urbaine. La conférence spécialisée du 3 novembre, qui est ouverte au public, est consacrée au thème des drogues, parmi lesquelles figurent également les drogues récréatives, la consommation d’alcool et les essais pilote en cours concernant la remise de cannabis. La question de la bonne approche des drogues douces et dures y est posée, des pistes de solutions sont esquissées et des questions d’ordre politique discutées.

 

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