Les arbres en ville favorisent la biodiversité dans les zones urbaines, améliorent le bien-être de la population, colorent la ville, contribuent à lutter contre les îlots de chaleur en été et revêtent une valeur intrinsèque. Or, les espèces d’arbres indigènes se retrouvent sous la pression des changements climatiques à venir. Les arbres doivent pouvoir supporter des hivers froids, des étés chauds, des sols calcaires et des périodes de sécheresse. Les épisodes de canicule et le manque d’eau, l’apparition de nouveaux parasites, les tempêtes et la neige mouillée sont autant de facteurs qui mettent la santé des arbres à rude épreuve. Dans les décennies à venir, des espèces telles que le bouleau céderont leur place à de nouvelles variétés qui modifieront le paysage et poseront des défis à l’écosystème. Bien souvent, cette évolution est peu prise en considération par la population (Terre & Nature, 5.10.23; Tribune de Genève, 6.10.23).

Culture de nouvelles variétés d’arbres

Afin de déterminer quelles essences s’avèrent particulièrement résistantes aux conditions climatiques et environnementales rigoureuses, de nouvelles variétés d'arbres originaires de régions plus chaudes sont cultivées déjà aujourd’hui dans les villes. On veille à ce que les espèces nouvelles et indigènes soient de même apparence. Ces essais portent par exemple sur différentes variétés de chênes. En plantant déjà aujourd’hui autant d’arbres que possible en zone urbaine, ils auront suffisamment de temps pour pousser et pour développer des racines profondes, de sorte à pouvoir supporter des conditions climatiques amenées à devenir de plus en plus extrêmes. Une large diversification d’espèces indigènes et étrangères contribue à enrichir la biodiversité. Cela présente en outre l’avantage qu’en cas de problème apparu sur une espèce, ce n’est pas l’ensemble des arbres qui sont menacés (Neue Zürcher Zeitung, 4.9.23; Tribune de Genève, 6.10.23).

Afin de préserver la viabilité des arbres dans les zones urbaines, les systèmes racinaires ont besoin de suffisamment d’espace en sous-sol – à côté des conduites d'eau, de gaz et d'électricité – de sorte à leur permettre d’assurer leur stabilité et d’atteindre la nappe phréatique. Il faut en outre veiller à ce que la surface autour des arbres ne soit pas imperméabilisée afin qu’un maximum d’eau puisse s’y infiltrer. L’aménagement de dépressions et de plates-bandes ou l’utilisation d’un nouveau substrat pour la plantation d’arbres permet de gérer les eaux pluviales. Il en résulte un effet positif à long terme sur les moyens mis en œuvre pour assurer la santé des arbres, tout en permettant de décharger les canalisations et les cours d'eau (Tages Anzeiger, 11.10.23; Oltner Tagblatt, 17.10.23).

Les arbres en milieu urbain, un sujet vecteur d’émotion

Une présence nombreuse d’arbres entraîne des frais de soins et d’entretien en conséquence. Par le biais d’incitations, les villes tentent d’encourager la plantation d’arbres sur les terrains privés où les arbres se raréfient visiblement en raison de constructions, des distances limites, des clauses de responsabilité ou du manque d’incitations financières. De nouvelles incitations et règles pourraient également inclure des étangs, des prairies ou la gestion des eaux pluviales, favorisant ainsi encore davantage la biodiversité et la désimperméabilisation (Neue Zürcher Zeitung, 4.9.23; La Côte, 17.10.23).

Le sujet des arbres en milieu urbain révèle rapidement son caractère émotionnel. Certaines villes discutent d’un élargissement de la protection des arbres ou de concepts de biodiversité. D’autres placent certains arbres remarquables sous protection ou aménagent des microforêts. Dans d’autres encore, la population s’oppose activement à l’abattage de certains arbres ou crée des sentiers de découverte des arbres. De tels circuits attirent l’attention, à l’aide de panneaux d’information, sur l’importance que revêt la présence des arbres. La protection des arbres, mais aussi leur histoire, sont thématisées et les particuliers, les autorités ainsi que les milieux politiques sont sensibilisés au rôle des arbres en zone urbaine (Aargauer Zeitung 2.9.2023; Riviera Chablais, 13.9.23; Terre & Nature, 5.10.23; Zürichsee-Zeitung, 11.10.23; Walliser Bote, 14.10.23).