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Quel rapport entre jardinage et développement vers l'intérieur?

18 juin 202 – Vivre au sein d'une ville dense contribue de manière essentielle à la protection du climat. La proximité entre les lieux d’habitat, de travail et de loisirs réduit la mobilité et de ce fait les émissions de CO2. C’est pourquoi le développement du milieu bâti vers l’intérieur constitue la stratégie en matière d’aménagement du territoire visant non seulement à protéger le paysage mais aussi le climat.

Jeanette Beck, urbaniste à la Ville de Berne,  architecte EPF

 

our que le développement vers l’intérieur et la densification réussissent et soient acceptés par la population, il faut que les urbanistes placent l’être humain et ses besoins au centre de l’action. Quiconque vit dans un milieu dense nécessite des espaces libres offrant une bonne qualité d’utilisation. Berne a relevé les défis qui se posent à cet égard. Le concept de développement urbain bernois  (STEK 2016) et le concept des espaces libres (Freiraumkonzept) de 2018 définissent les valeurs de référence quantitatives et qualitatives permettant de garantir et de développer les espaces libres ouverts au public. Lors de projets visant à développer le territoire et des sites, elle accorde une haute importance à des espaces extérieurs agréablement aménagés qui soient économiquement et fonctionnellement durables. 

Il est tout aussi important que la ville densifiée dispose d’une large offre de logements abordables et en quantité suffisante pour toutes et tous. Ce but est visé par la stratégie de la Ville de Berne en matière de logement (Wohnstrategie), récemment actualisée: elle veut une ville résidentielle de la diversité, dans laquelle toutes les personnes sont bienvenues. Les objectifs centraux de sa politique en matière de logement résident par conséquent dans la construction de logements abordables et d’utilité publique ainsi que de logements subventionnés.

L’urbanisme investi d’un nouveau rôle 
Le développement urbain vers l’intérieur est aussi impératif qu’exigeant. L’espace est restreint, mais pas les exigences à son égard: approvisionnement énergétique, espaces verts, adaptation climatique, mobilité, biodiversité, exigences économiques, jeunesse, familles et sénior·e·s sont autant de thématiques pouvant s’affronter au sein d’un même projet. Les conflits d’objectifs sont dès lors inévitables et doivent être résolus dans le cadre de processus de négociation transparents. S’ils échouent, le projet risque d’être bloqué. 

 

Afin d’agir efficacement dans une telle situation, il convient de mettre en œuvre des approches pluridisciplinaires. Un rôle clé revient à la capacité des urbanistes à sensibiliser encore davantage les partenaires les plus divers au contexte donné, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’administration, et d’aménager des processus équilibrés. Dans ce contexte, je comprends le rôle des urbanistes comme celui qui incombe aux «jardinières et jardiniers dans le processus de développement urbain» au sens de N. John Habraken: ils «posent le cadre propice au développement». (N. John Habraken, De dragers en de mensen. Het einde van de massawobingbouw, 1961). 

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