Les sujets qui occupent les villes – Loyers
Depuis 2021, la situation du logement est compliquée avec des taux de vacances toujours aussi bas. En effet, alors que la demande grandit l’offre, quant à elle, reste faible, ce qui fait augmenter les loyers. Par rapport au même trimestre de l'année dernière, l'indice des loyers a augmenté en moyenne de 6,4% au deuxième trimestre 2024. Ce faible taux de vacances s’observe aussi dans la baisse du nombre de déménagements, puisqu’en 2021 il y en avait 40'000 en moins qu’en 2022. Un changement de locataire est souvent l’occasion d’adapter le loyer, ce qui se voit dans les différences de prix entre les appartements avec peu de changements de locataires et ceux avec. Cette situation est particulièrement difficile dans les grandes communes, où les pendulaires, l’industrie et le tourisme sont importants, comme les villes de Zoug, Genève ou Winterthur. (Limmattaler Zeitung : 15.08., Zuger Zeitung : 31.07., Limmattaler Zeitung : 26.07., 24 heures : 16.07.)
Cette situation inquiète à Zoug, où le peuple a accepté en juin 2023 une initiative pour augmenter le nombre de loyers abordables. Le texte demandait que 20% du bâti soit consacré à des logements à loyer modéré d’ici 2040. Cependant, plusieurs espaces restent non-construits et beaucoup de nouveaux appartements ont encore des loyers élevés. A Winterthur aussi trois initiatives ont été déposées pour garantir plus de loyers abordables. (Der Landbote : 15.08., Zuger Zeitung : 03.08.)
Alors quelles solutions ?
La solution la plus évidente pour faire baisser ces prix serait d’augmenter l’offre de logement. Or justement, le nombre de demandes de permis de construire augmente, dans la plupart des régions de Suisse, en comparaison au même trimestre de l’année précédente d’après la St.Galler Tagblatt. Avec le contrôle de l’inflation, les coûts de la construction se stabilisent enfin, ce qui permet cette augmentation. Cependant, même si c’est une bonne nouvelle et un espoir certain de voir les loyers baisser, cette tendance n’est pas entièrement rassurante. Les permis de construire concernent principalement des zones encore non-construites, qui risquent de se raréfier à l’avenir. De plus, l’obtention de permis de construire n’est que la première étape des projets immobiliers, à laquelle suit encore de nombreux mois de travail, cette augmentation ne portera donc ces fruits que dans un futur plus ou moins lointain. (St.Galler Tagblatt : 02.08., Zuger Zeitung : 31.07.)
Une autre option consiste à transformer l’existant. Un article du Zürcher Unterländer constate qu’à Zürich, pendant le deuxième trimestre de 2024, plus de 200'000 mètres carrés étaient occupés par des bureaux vides. Cependant, une transformation de cet espace en bureau est relativement compliquée pour différentes raisons. D’ailleurs à Renens cela a posé problème, quand des bureaux ont été adaptés en logements sans l’autorisation de la ville. Dans cette affaire, le propriétaire a fait ces modifications sans autorisation, puis a refusé les transformations nécessaires pour leur mise aux normes. L’histoire est montée jusqu’au Tribunal Fédéral, qui y a mis fin au bout de 5ans de procédures, en donnant raison à la ville. (Zürcher Unterländer : 06.08., 24 heures : 03.08.)
De nouveaux logements, l’opportunité de revoir le développement de nos quartiers
Un article du Tages-Anzeiger, qui s’interroge sur la marge de manœuvre des communes dans cette situation, constate que plusieurs communes n’ont pas encore terminé leurs plans d’affectation. Sibylle Wälty, chercheuse à l’EPFZ, explique aussi à 24 heures que ces plans pourraient représenter une opportunité pour les communes de modifier leurs cadres légaux, afin de permettre une plus grande densité. La mise en œuvre de ces nouveaux plans d’affection pourrait, ainsi, permettre d’agir sur la situation actuelle du logement. (Tages-Anzeiger : 31.07., 24 heures : 15.07.)
L’engagement des villes est, aujourd’hui, joue un rôle essentiel pour répondre à ce manque de logements. C’est l’occasion de revoir l’habitat en ville et le développement des quartiers. En effet, l’augmentation de la population, la LAT et la hausse des loyers poussent à revoir la conception des quartiers urbains et à proposer de nouvelles options. Le concept de « voisinage de 10 minutes » est l’une d’entre elles. L’idée consiste à réunir dans un rayon de 500 mètres : habitat, travail et vie, pour réduire les déplacements. On amènerait, ainsi la vie urbaine au cœur des quartiers, de manière à y développer des activités, de l’emploi et du vivre-ensemble. Dans cette idée, il est important de revoir la conception des quartiers densifiés pour améliorer le bien-vivre en ville. (24 heures : 15.07.)
La ville de Lausanne s’investit dans le développement de nouveaux quartiers plus densifiés. Dans le cadre de son projet « Métamorphose », un nouvel écoquartier est en développement. Ce quartier des Plaines-du-Loup pourra compter jusqu’à 8'000 habitants et habitantes. La ville veut revoir l’habitat dans ce quartier, en créant un espace dense, mais aussi végétalisé, agréable à vivre, et offrant de nombreux services (restaurants, école, magasins). La municipalité, dans un article du dernier Focus, revient aussi sur son attention à la mixité sociale du site., qui réunit des logements subventionnés, abordables et des loyers libres. Comme mesure supplémentaire contre le manque de logement, la ville utilise régulièrement son nouveau droit de préemption, en rachetant des immeubles locatifs aux loyers abordables, pour conserver ces loyers ou en faire des logements d’utilité publique. (Focus 3/24)
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