Les villes dans les médias – Espaces de stationnement dans les villes
En dix ans, 11'000 places de parc ont été supprimées dans les cinq plus grandes villes de Suisse. Cette baisse suit celle du taux de motorisation, qui a lui aussi beaucoup baissé. A Bâle, ce taux baisse même plus rapidement que celui du nombre de places de parcs. Ces suppressions entrent dans les objectifs des villes telles que Genève ou Zurich de réduire le nombre de voitures d’ici 2040. En dix ans les plus grandes villes suisses ont, ainsi, libéré 11 hectares de surface, aujourd’hui consacrés à la végétation, aux loisirs, ou aux pistes cyclables. Ainsi, depuis 2020 la ville de Genève a transformé 4’500m2 de bitume en surface végétalisée. Pour les grandes villes l’option de transformer les zones de stationnement est une opportunité de devenir plus vertes. A Zurich, le groupe des Verts proposent même de transformer certains parkings de la ville en logement. (24 heures : 03.01, La Liberté : 07.01, 24 heures : 08.01, Tages-Anzeiger : 11.01, Tribune de Genève : 14.01, Neue Zürcher Zeitung : 06.02)
Levée de boucliers
Bien que ces aménagements représentent des avantages, ils soulèvent aussi beaucoup d’oppositions. A Lausanne, par exemple, les commerçants craignent que ces mesures ne péjorent l’accès au centre-ville et qu’ils perdent ainsi de la clientèle. En effet, aujourd’hui encore beaucoup de personnes circulent en voiture pour faire leurs achats et l’absence de places de stationnement les en empêcherait. A Payerne, où les travaux d’aménagement ont drastiquement baissé le nombre de places de parc, les commerçants partagent la crainte de leurs homologues lausannois et demandent la création de nouveaux espaces de stationnement. Les opposants estiment aussi que ces suppressions péjoreront le trafic, puisque davantage d’automobilistes risquent de circuler en ville à la recherche de parking. A Bienne les partis de droite et les milieux économiques ont même lancé une initiative pour rendre gratuite la première heure de stationnement. Bien que cette mesure semble s’opposer à l’idée d’une ville moins encombrée de voitures, ils soutiennent, au contraire, que cette mesure permet de désengorger les rues en rangeant les voiture dans les parkings souterrains de la ville.
Cependant, l’idée derrière ces suppressions est bien d’encourager le report modal. La réflexion est toute simple, si la ville n’est pas facilement accessible en voiture, les personnes doivent recourir à d’autres formes de mobilité. Vincent Kaufmann, directeur du laboratoire de sociologie urbaine de l’EPFL, soutient cette idée, qu’il juge très efficace. Les opposants aux suppressions affirment cependant que pour fonctionner ces décisions doivent s’inscrire dans une plus vaste réflexion sur l’aménagement. En effet, si la voiture n’est plus la bienvenue dans les villes suisses, la multimodalité doit être améliorée, de façon à pouvoir laisser sa voiture en périphérie et facilement accéder au centre-ville. (24 heures : 08.01, Le Journal du Jura : 16.01, 24 heures : 29.01, Bieler Tagblatt : 05.02)
Voiture versus vélo
La suppression des espaces de stationnement libère de la place pour différents aménagements, dont de la place pour les vélos. En effet, plusieurs villes ont constaté que les places de parking sur les bords de la chaussée réduisent l’espace octroyé aux vélos et que cela entraîne des situations dangereuses. Ainsi à Bâle et Zurich, par exemple, on décide de supprimer des places de stationnement pour agrandir les pistes cyclables. Ici aussi ces décisions entraînent un nombre important d’oppositions, qui mettent le vélo et la voiture en concurrence. En conclusion, l’aménagement nécessaire de l’espace public pour promouvoir de nouvelles formes de mobilité demande un arbitrage complexe. (Tages-Anzeiger : 21.01, Limmattaler Zeitung : 23.01, Basler Zeitung : 27.01)