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« La marge de manœuvre des villes se rétrécit »

2 septembre 2025 – Daniel Rossellat, syndic de la ville de Nyon, est ancré dans le tissu culturel local en tant que président de plusieurs musées et du Paléo Festival Nyon.

1. Quelle est l’importance du troisième niveau de l’État (villes et communes) selon vous ?

C’est à l’échelle communale que les décisions prennent une forme concrète dans le quotidien des habitants. À Nyon, comme ailleurs, nous sommes en première ligne pour mettre en œuvre les politiques publiques, souvent initiées à d'autres niveaux. Les villes sont aussi des terrains d’innovation, des « laboratoires » où l’on expérimente, ajuste et adapte les mesures aux réalités locales. Cette proximité confère une responsabilité énorme avec une capacité d’action unique.

 

2. Dans quelle mesure Nyon se sent-elle représentée au niveau cantonal et fédéral ?

Nous avons des relais institutionnels, mais la représentation reste partielle. Trop souvent, les décisions prises au niveau cantonal ou fédéral ne tiennent pas compte des spécificités locales des villes moyennes comme Nyon. Or nous devons en gérer les effets directs. Le sentiment est parfois celui d’un décalage entre les orientations politiques parfois dogmatiques et les réalités du terrain. Il serait souhaitable que la voix des villes soit mieux entendue et intégrée dans l’élaboration des politiques qui les concernent.

 

3. La Confédération prend-elle suffisamment en compte la situation particulière des villes et agglomérations, comme prévu par l’article 50 de la Constitution ?

Nous avons des relais institutionnels, mais la représentation reste partielle. Trop souvent, les décisions prises au niveau cantonal ou fédéral ne tiennent pas compte des spécificités locales des villes moyennes comme Nyon. Or nous devons en gérer les effets directs. Le sentiment est parfois celui d’un décalage entre les orientations politiques parfois dogmatiques et les réalités du terrain. Il serait souhaitable que la voix des villes soit mieux entendue et intégrée dans l’élaboration des politiques qui les concernent.

 

 

4. Avez-vous des exemples où une décision cantonale ou fédérale a nui aux intérêts de Nyon ?

L’un des cas les plus parlants est celui du projet du nouveau Musée du Léman qui est resté bloqué quatre ans au Tribunal fédéral. Entre-temps, de nouvelles normes ISOS sont entrées en vigueur, et le projet a été jugé sur la base de critères postérieurs à sa conception. Cette insécurité juridique est pénalisante.

Un autre exemple : Le futur parc et parking de Perdtemps, où des règles nouvelles sur le patrimoine arboré ont complexifié les procédures en cours et le projet a dû être revu. Ces situations montrent combien l’action communale peut être entravée par des décisions prises à des niveaux supérieurs.

 

5. Quels sont les principaux obstacles à l’autonomie communale aujourd’hui ? Que devrait faire la Confédération ?

À chaque nouvelle problématique, on ajoute une loi, une directive, une norme. Résultat : la marge de manœuvre des villes se rétrécit, et la gestion devient de plus en plus complexe. Même lorsqu’on souhaite innover, la crainte des instances supérieures prévaut, et dans le doute, on bloque.

La Confédération devrait veiller à mieux équilibrer régulation et autonomie, et offrir un cadre qui tienne compte de la diversité des réalités locales.

 

6. Souhaitez-vous voir l’autonomie communale renforcée à Nyon ?

Oui. Mais il ne s’agit pas simplement de transférer des tâches : l’autonomie implique aussi des ressources, des compétences et une réelle capacité de décision. Aujourd’hui, nous avons parfois le sentiment de devoir faire plus, avec moins, et dans un cadre toujours plus contraignant. Renforcer l’autonomie, c’est reconnaître que les communes sont capables de gérer des enjeux complexes, à condition qu’on leur fasse confiance.

 

7. Faut-il favoriser les fusions de communes pour renforcer cette autonomie ?

Oui, je suis convaincu que les fusions de communes sont une voie d’avenir. En regroupant les forces, on peut professionnaliser les services, mutualiser les ressources et mieux répondre aux attentes de la population. Il ne s’agit pas d’effacer les identités locales, mais de construire des collectivités plus fortes, plus efficaces et mieux armées pour faire face aux défis de demain.

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