C’est là où passe l’autoroute que le pays enregistre sa plus forte croissance
L’écart entre la croissance des emplois dans les villes et régions proches des villes et la croissance démographique dans les régions périphériques est une cause essentielle de la forte croissance du trafic sur les routes nationales ces dix dernières années. C’est la conclusion à laquelle parviennent les travaux fondamentaux sur les interfaces entre les réseaux routiers national et local. La collecte de données montre à l’aide des quatre régions urbaines de Bâle, Berne, Lucerne et Saint-Gall que la majeure partie de la croissance de la population et du nombre d’emplois a eu lieu à proximité des jonctions des routes de grande capacité. Les auteurs de l’étude ont collecté des données sur l’évolution intervenue dans les «périmètres d’influence» identifiés par eux comme zones d’influence des villes mentionnées.
L’analyse met également en évidence que non seulement cet écart entre l’augmentation du nombre de logements et d’emplois a contribué à surcharger certains tronçons d’autoroute dans la périphérie de ces quatre villes aux heures de pointe, mais aussi la croissance des relations de trafic tangentielles au sein des agglomérations, qui passent près des villes et sur lesquelles les transports publics ne peuvent souffrir la comparaison avec la voiture en termes de temps de trajet.
Des objectifs de politique de transports divergents
L’étude avance un autre facteur expliquant le développement du trafic de voitures aux interfaces entre le réseau de routes nationales et les réseaux de rues des villes: ce sont les objectifs de politique des transports divergents de la Confédération et des villes en matière de trafic routier. Ceux de la Confédération visent à assurer le bon fonctionnement des routes nationales tandis que ceux des villes ont pour but une réduction du trafic de voitures.
Pour l’Union des villes suisses, cette étude est une collecte de données précieuse, car elle confirme les liens causaux présumés qui existent entre le développement urbain et celui du trafic. L’étude montre ainsi clairement à quelle évolution il faut s’attendre si l’évolution actuelle se poursuit simplement. Cette étude constitue donc non seulement une base pour d’autres travaux portant sur l’organisation future de la mobilité dans les villes et les régions urbaines, mais aussi un appel à ne plus à l’avenir simplement laisser se faire les interactions entre urbanisme et trafic, mais à les organiser activement. Pour ce faire, tous les acteurs doivent apporter leur contribution: la Confédération, les cantons ainsi que les villes et les communes. L’Union des villes suisses a montré dans son étude «Comment la mobilité modèle les territoires urbains» ce que cela peut signifier concrètement pour les villes.