Vous êtes membre du Comité de l'UVS depuis un peu plus d’un an. Quel est votre premier bilan? 
C’est très enrichissant pour une petite ville comme Morges de faire partie du Comité de l’UVS. Quels que soient leur taille, leur environnement ou leur langue, je constate que les villes suisses partagent des préoccupations communes. Via ses études, publications et rencontres, l’UVS leur offre de solides connaissances et de précieuses ressources. Je profite de l’occasion qui m’est donnée de saluer le professionnalisme de l’équipe de l’UVS et de remercier mes collègues du Comité pour leur excellente collaboration. 

Vous avez pris vos fonctions en tant que nouvelle syndique de la Ville de Morges en juillet 2021 en plein milieu d’une période de crise. Cela n’a pas dû être facile? 
Effectivement, le début de la législature s’est déroulé dans un contexte particulier. Comme toutes les entreprises et les organisations, nous avons dû nous adapter et revoir nos priorités. Nous avons fait au mieux ! La gestion de ces crises successives a nécessité la mise à disposition d’importantes ressources.  

La Ville de Morges était-elle prête à faire face à une telle crise ? Existe-t-il un concept de gestion de crise? 
La Ville de Morges a mis en place un dispositif de gestion de crise en 2015 et elle a pratiqué plusieurs exercices en collaboration avec la protection civile, les pompiers et la police régionale. Ces mises en situation avant la crise du COVID nous ont bien rendu service. En effet, au moment de la crise, nous avons activé une « task force » composée de membres de différents services de l’administration. Cela nous a permis d’être réactifs et de nous appuyer sur des repères efficaces. Malgré tout, je reconnais qu’il est difficile de dire que nous étions prêts à vivre une telle crise. L’essentiel est que nous avons continué à fonctionner et à remplir les missions les plus urgentes et importantes auprès de notre population.  

Quels sont les enseignements que vous avez tirés des crises récentes telles que la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine ou la pénurie d'énergie?  
Ce sont des évènements déstabilisants, sur lesquels nous n’avons pas de prise. C’est une réalité difficile à vivre pour la population et qui fait émerger le pire comme le meilleur au sein de nos communautés. J’ai observé de magnifiques élans de solidarité, mais aussi malheureusement de la détresse et des comportements destructeurs. Ce sont des moments où les liens qui nous unissent sont mis à rude épreuve, on voit surgir une polarisation des avis, renforcés par les médias sociaux. Dans ces crises, on assiste aussi à une défiance plus grande à l’égard des autorités, la population remet plus facilement en question les décisions prises. La communication avec la population joue un rôle crucial afin d’informer sur les enjeux et de permettre une meilleure adhésion. Au final, nous devons nous assurer de notre capacité à anticiper les conséquences concrètes et locales de ces événements. 

Comment la Ville de Morges se prépare-t-elle à de nouvelles possibles situations de crise? 
Nous avons tiré profit des expériences vécues récemment pour améliorer nos concepts de gestion de crise et identifier nos marges de progression. Nous continuons à pratiquer des formations et des mises en situation afin que le personnel communal soit à même de réagir efficacement. Au besoin, nous sommes prêts à activer une task force spécifique.   

La Confédération prend-elle selon vous suffisamment en considération les besoins des villes dans sa propre gestion de crise ? Voyez-vous un potentiel d’amélioration? 
Les villes ont un rôle majeur à jouer dans la gestion de crise. En effet, dans les situations de crise, le COVID l’a démontré, la proximité est déterminante dans la mise en œuvre des mesures et des solutions et leur adhésion.  
 

«Il est indispensable que les villes soient mieux intégrées.» 

C’est pourquoi je pense qu’il est indispensable que les villes soient mieux représentées et intégrées aux consultations lors des prises de décisions de la Confédération. En ce sens, une communication directe entre les trois échelons étatiques permettrait de gagner un temps précieux dans des situations qui nécessitent souvent une grande réactivité.