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«Une culture de la participation sur un pied d'égalité»

19 décembre 2023 – Le projet «Démarche participative – Culture en partage» a pour but de favoriser, grâce à la culture, les rencontres à Bulle. 120 nationalités vivent dans la ville fribourgeoise. Les deux conseillères communales et responsables du projet Marie-France Roth Pasquier (culture) et Kirthana Wickramasingam (intégration) prennent position.

Comment les domaines de la culture et de l’intégration peuvent-ils s’enrichir l’un l’autre? 
La culture, par la diversité des domaines qu’elle concerne et la variété de ses moyens d’expression, offre des espaces de participation motivants et fédérateurs. Or, l’émergence des publics invisibles est nécessaire pour quitter l’entre-soi dont la culture ne fait que trop souvent le constat. Les opportunités de participation étant quasi-infinies, elle s’avère rassurante et particulièrement inclusive pour des personnes ou groupes de personnes n’ayant que peu de possibilités de participer. Le domaine de l’intégration a engrangé de solides compétences pour la mobilisation des publics peu habitués à la participation. Ainsi, la collaboration entre ces deux domaines permet d’explorer de nouvelles offres culturelles, grâce à des interactions entre différents partenaires, et en tenant compte de la diversité des publics. 

Quel est le facteur ayant déclenché le lancement du projet?  
Le projet a été élaboré en 2019 en lien avec : 

  • la création des fonctions de délégué·e culturel·le et de délégué·e à l’intégration;
  • la croissance démographique de la ville : entre 2017 et 2018, Bulle a compté plus de 800 nouveaux·elles habitant·e·s ; 41% de la population sont des personnes issues de la migration (plus de 120 nationalités);
  • un appel à projet, à l’initiative de la Fondation Pro Helvetia, sous l’intitulé « Société interculturelle ».

Ces trois facteurs se sont conjugués pour enclencher le processus de Culture en partage. Pouvez-vous décrire le projet?  
Au départ, la principale difficulté fut de convaincre l’Exécutif de participer au financement d’un projet reposant sur le principe du processus participatif et donc sans certitude sur les projets concrets qui seraient issus de la démarche. Certes, l’appel à projet de Pro Helvetia prévoyait un financement paritaire mais il s’agissait quand même de convaincre de l’intérêt de ce type de processus dans une ville comme Bulle. Plusieurs projets sont nés de cette première étape: la fête « Bulle en couleurs » ; des ciné-repas-concert ; un jeu de pistes. Pour chaque événement, des habitant·e·s ainsi que des actrices et acteurs culturels ont travaillé ensemble, tout en étant accompagné·e·s par la coordinatrice de projet. Le principe de la gratuité – des événements offerts – a été admis pour supprimer l’un des freins à l’accessibilité à la culture. La communication est un défi et il est très vite apparu que le vecteur le plus efficient est la diffusion et la promotion des événements par les personnes engagées elles-mêmes.  Ainsi, la fréquentation a été très importante pour tous les événements. 

Quel bénéfice espérez-vous en retirer à long terme? 
Les rencontres provoquées par ces projets mettent en relation des personnes qui ne se côtoieraient certainement jamais tant leurs parcours de vie et professionnels sont différents. Les liens établis au sein de la population décuplent le potentiel d’intégration et le facteur de cohésion sociale. Par ailleurs, un « effet de ruissellement » est déjà observé avec une influence sur des lieux comme le musée ou la bibliothèque publique. 

Pouvez-vous tirer un premier bilan? 
L’administration communale se rend plus accessible pour la population et pour les actrices et acteurs culturels. Des publics « invisibles » osent en franchir les portes. Ils sont mieux informés des offres existantes, au niveau culturel, mais cela va bien au-delà, grâce au rapport de confiance qui s’est tissé. Des « temples » culturels comme le musée ou la bibliothèque ont mis en place des processus d’accueil et d’animations en relation avec la démarche Culture en partage.  De nombreuses personnes « invisibles » jusqu’à ce jour dans la vie culturelle de la Ville s’engagent désormais. Elles font part de leurs idées, nouent des contacts directs avec des actrices et acteurs culturels de la place. La pérennisation d’un poste à 60% comme coordinatrice a été un enjeu essentiel afin de préserver le dynamisme propre à cette démarche et, surtout d’en garantir la durabilité. 

Comment espérez-vous voir évoluer le projet dans les années à venir? 
On entre dans une 2e phase. De nouvelles idées ont émergé lors d’une rencontre réseau pour co-construire la suite et continuer la démarche en cours : sensibiliser les actrices et acteurs culturels à l’importance d’une programmation qui s’adresse à la population dans toute sa diversité ; poursuivre le processus d’appel à participation auprès de la population, …. On pourrait même envisager une « labellisation » Culture en partage pour les institutions culturelles ou la régionalisation de la démarche.Selon vous, qui êtes le responsable politique en matière d‘informatique, quelle est l’importance que revêt la cybersécurité?

Ces dernières années, cette thématique s’est développée et la Ville de Bienne a beaucoup investi dans ce domaine. Pour la gestion de la sécurité de l'information, nous suivons les recommandations de la norme ISO 27001. 

 

Marie-France Roth Pasquier (g.), conseillère communale à Bulle, en charge du dicastère «enfance et jeunesse, intégration, mobilité». Elle est élue au Conseil national depuis 2019 et est membre de la Commission de la culture, de la science et de l’éducation, ainsi que de la Commission des transports. 

Kirthana Wickramasingam (d.), conseillère communale à Bulle, en charge du dicastère «affaires culturelles, musée et bibliothèque, tourisme, développement durable». Elle a été députée au Grand Conseil de 2016 à 2021 qu’elle a présidé durant l’année 2020. 

Elles portent ensemble le projet «Démarche participative – Culture en partage».
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