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Réseaux thermiques: les défis de la décarbonation

20 février 2024 – La Ville de Lausanne a élaboré son Plan climat en 2019 qui fait la part belle à la décarbonation du chauffage des bâtiments. En effet, il représente 60% des émissions directes de CO2 à Lausanne et constitue donc un axe majeur pour décarboner la Ville. En plus de la rénovation des bâtiments, il convient de rendre les sources de chauffage renouvelables et cela passe par le développement du chauffage à distance (CAD).

Xavier Company, Conseiller municipal et directeur des Services industriels de Lausanne

La Ville de Lausanne a élaboré son Plan climat en 2019 qui fait la part belle à la décarbonation du chauffage des bâtiments. En effet, il représente 60% des émissions directes de CO2 à Lausanne et constitue donc un axe majeur pour décarboner la ille. En plus de la rénovation des bâtiments, il convient de rendre les sources de chauffage renouvelables et cela passe par le développement du chauffage à distance (CAD). 

Lausanne a la chance de bénéficier de services industriels (les SiL) intégrés à l’administration qui jouent un rôle à la fois dans le développement d’infrastructures et de prestations commerciales, mais également d’acteurs de la politique et de la planification énergétique. De plus, Lausanne est précurseure s’agissant du CAD, qui date de 1934 et couvre actuellement 28% des besoins de chaleur de la Ville en s’étendant sur 116 km.  
 

«Les objectifs ambitieux du Plan climat visent à couvrir 75% des besoins de chaleur en 2050 avec une énergie 100% renouvelable et de récupération dès 2035.» 


Les objectifs ambitieux du Plan climat visent à couvrir 75% des besoins de chaleur en 2050 avec une énergie 100% renouvelable et de récupération dès 2035 (actuellement 63%). Cela implique plus de 1 mrd de francs d’investissement et des défis énormes en termes de coordination et de gestion des chantiers. 

Les défis techniques sont également importants. Dû à son ancienneté, notre CAD est de haute température (130° et 175°) et doit être abaissé à 90° pour intégrer les productions renouvelables (valorisation de chaleur sur les eaux usées ou du lac, géothermie, bois). De plus, la multiplication des CAD amène des difficultés pour recruter et conserver des compétences clés dans nos équipes. 

En parallèle au développement du CAD, nous redimensionnons le réseau de gaz. D’ici 2028, il sera coupé complètement dans un premier quartier, en accompagnant les propriétaires pour qu’ils se raccordent au CAD ou qu’ils optent pour une solution renouvelable individuelle (notamment pompe à chaleur). Ce processus sera mené partout où ce sera possible en ville. Toutefois, certains quartiers n’ont, pour l’heure, pas d’autres options que de continuer de se chauffer au gaz, notamment à cause de rues trop petites pour d’autres options énergétiques, de besoins en chaleur de processus pour l’industrie, etc. Dans ces quartiers, et pour l’appoint hivernal du CAD, le gaz restera présent, mais doit évoluer vers du gaz 100% renouvelable d’ici 2050 (biogaz ou gaz de synthèse). 

Afin de donner de la transparence sur ces évolutions, la ville a mis en ligne un cadastre thermique qui détermine le vecteur énergétique à privilégier bâtiment par bâtiment et la date d’arrivée du CAD.  Les défis de la décarbonation sont importants, mais les villes qui disposent de services industriels ont les bons leviers pour les relever.

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